Alexandre Dizac, dit Alëxone Dizac, est un artiste français qui vit et travaille entre Paris, Ivry et le reste du monde. Depuis le début des années 1990, il développe un univers fantastique et coloré où le dessin et la peinture tiennent une place centrale.
Difficile de ne pas parler de graffiti lorsqu’on évoque le travail d’Alëxone Dizac.
Indéniablement, la discipline a eu l’effet d’un catalyseur dans la construction de l’artiste, lui permettant d’éduquer son regard, d’améliorer sa technique et d’alimenter une curiosité insatiable pour une multitude de formes d’arts. Véritable levier, le graffiti a permis de faire évoluer sa peinture et d’élargir ses horizons en développant un intérêt prononcé pour la bande dessinée, les voyages, l’histoire de l’art et la typographie. Le milieu du graphisme, côtoyé au cours d’une parenthèse professionnelle, a également eu un impact sur l’esthétique de l’artiste. Les pinceaux ont progressivement remplacé les caps des bombes aérosols pour une pratique presque exclusivement tournée vers l’atelier.
Les peintures d’Alëxone Dizac naissent dans l’abstraction et la couleur. L’élaboration de chaque œuvre débute par le choix minutieux d’un « tissu bourgeois » coloré couvert de motifs. Cette toile de fond a toute son importance tant pour sa pattern que pour la direction chromatique qu’elle induit. Il applique sur le tissu des aplats de peinture irréguliers, parfois dégoulinants, qui s’accumulent dans une abstraction colorée. Une complémentarité se crée entre l’imprimé et les surfaces peintes dans lesquelles apparaissent les traits fins de figures animales et humaines, issues du bestiaire de l’artiste. En perpétuel mouvement, l’oiseau de Panurge évolue les yeux fermés parmi ses congénères dans des fresques oniriques foisonnantes de détails. Si les titres offrent aux œuvres une valeur narrative, l’histoire et la morale de ces fables visuelles restent libres d’interprétation. Un regard aiguisé saura toutefois percevoir la caricature d’une personnalité, l’allégorie amusée d’un discours politique, une dédicace discrète ou certains éléments biographiques dissimulés dans les peintures d’un artiste attentif à l’environnement et aux personnes qui l’entourent.
ALEXONE, né en 1976
Street Art
Dépassant l’espace de la toile, les dessins d’Alëxone Dizac colonisent de nouvelles surfaces en se déployant dans une multitude de médiums. Fasciné par l’artisanat et ses techniques de production, il mène de nombreuses collaborations dans lesquelles la maîtrise d’un artisan révèle une nouvelle facette de son univers pictural. Le champ d’expérimentation est large : lithographie, bronze, verrerie, céramique, design, stylisme et art culinaire sont autant de disciplines et de professionnels avec lesquels l’artiste collabore. Chaque rencontre donne lieu à la réalisation d’œuvres uniques, d’éditions limitées, d’objets ou de friandises destinés à une large diffusion.
Œuvres, ALEXONE, peintre français
ALEXONE
Espante 9
Technique mixte sur papier
66×90 cm
Expositions, ALEXONE
AD Galerie présente les dernières œuvres d’Alexone dans un univers décalé, humoristique et coloré…
Pourquoi Espante-moi ? :
« Parce que j’aime beaucoup ce verbe, espanter, que j’ai découvert à 35 ans dans le Sud, étant moi-même parisien. J’aime les jeux de mots, surtout pour donner des titres à mes expositions. L’herbe étant toujours plus verte ailleurs, j’ai eu envie d’utiliser une expression marrante du Sud. Quand je dis Espante-moi, je me parle à moi-même car je me suis mis au défi de m’étonner avec cette expo. »
La vie trépidante des anim-humains :
« Auparavant, on pouvait dire que je me cachais derrière les Fables de La Fontaine pour parler des hommes : je représentais uniquement des animaux pour évoquer les humains. Maintenant, je m’autorise aussi à représenter des êtres humains. Mais je ne me tourne pas pour autant vers l’hyperréalisme. »
Des œuvres parsemées de symboles :
« Des poings levés, des cœurs, par exemple. C’est un phénomène assez inexplicable. Ces symboles m’accompagnent. Le lettrage aussi mais ça je peux l’expliquer : c’est là d’où je viens, mon background, la culture street art. »
Pour cette première exposition personnelle chez AD Galerie, ALËXONE DIZAC souhaite mettre les choses au clair :
« Les vides denses »… En utilisant ce titre composé, il met l’accent sur le support de sa peinture. Plutôt que d’acheter des châssis préfabriqués, il part à la recherche de matières et de textures, s’aventurant hors des sentiers battus.
Le travail d’ALËXONE est hétéroclite et généreux. Il fait cohabiter dans ses œuvres des figures variées qui proviennent d’un bestiaire imaginaire où les animaux jouissent de bras et yeux laser, d’un vocabulaire graffiti où se mélangent tags et coulures mais aussi des techniques de peinture mettant en abyme la profondeur de ses toiles.
Il nous invite à apprécier ce que l’on pourrait, au premier abord, qualifier d’un univers loufoque, chaleureux et gai.
Ses créatures s’épanouissent et se dévoilent pleinement sur ses toiles dans un espace surréaliste qui nous fait tourner la tête par son absence d’horizon.
Dans les peintures d’ALËXONE, on se retrouve dans une ambiance troublante avec des personnages qui semblent en lévitation constante.
Avec chaque toile, les corps s’élèvent de plus en plus, ils partent à la conquête de l’Espace.
Publications ALEXONE
Les Vides Denses
Edition AD galerie
Texte Sabina Kassoumova et Julia Montauk
Conception graphique Alëxone et George Muñoz
Photos Alëxone – DBSprintSA – Vevey, Suisse
Dépot légal : Septembre 2017