« Figuration Libre, figures libres. Qu’en est-il ? Quarante ans après, qu’en est-il de ces figures libres. Le questionnement prend corps dans la consistance de son contexte, de son époque. Nous avons enfin l’immense privilège, nous, ceux de notre génération, à notre tour, d’avoir accès au grade émérite de vieux cons, l’Académie des Vieux Cons. Il nous faudrait les costumes d’apparat, de cérémonie, propre à cette haute fonction. Le contexte, celui des nouvelles générations élues à, un jour venu, avoir accès, à leurs tours, à cette imparable distinction. Enfin, tout ce que nous avons chéris, ou presque, semble être la lie du nouveau monde. Pourtant nous avons œuvrés, nous y avons mis toute notre énergie, toutes nos convictions. Qu’en est-il ?
Bernard Lamarche-Vadel, acteur de l’un des premiers chapitres de l’aventure Figuration Libre, commençait sa conférence à La Villa Arson en 1989 par cette phrase « J’appartiens à une génération pour laquelle la chose artistique a été un véritable combat ». Il y a eu un avant et un après Figuration Libre. Le combat continue, celui qui consiste, entre autres, à faire en sorte que les lieux dit d’art contemporain s’ouvrent pleinement sur les diversités constituantes de nos cultures.
Ces artistes peignaient comme s’ils étaient les premiers à peindre. Aucune opposition au passé artistique de leurs ainés, aucun emprunt ostentatoire, juste le plaisir, la jouissance d’une spontanéité picturale vitale totalement affranchie. Ces artistes prenaient tout simplement la liberté de faire figurer leur monde, leur communauté. 40 ans après, les meilleurs œuvres de ces artistes ont gardé la fraicheur de l’énergie primale ».